Lorsque viendra le temps
de tourner les talons
que nous n'en pourrons plus
de nous explorer tant
sur nos corps mis à nus
promener nos égards
je ne réclamerai
qu'un ultime regard
absent d'anciens volcans
de larmes et de fêlures
absent de psychodrames
délavé de l'épure
je ne réclamerai
qu'une dernière étreinte
je ne peux plus graver
au coeur d'autres blessures
calquer en demi-teintes
des sourires l'abandon
Et quand viendra le temps
de rebrousser chemin
d'asphyxier les ardeurs
perdues d'entre nos reins
de cribler le hasard
rencontrer ton ascèse
je veux compter sur toi
pour calter sans fadaise
t'éteindre sans débat
caner sans un malaise
tu peux compter sur moi
pour déguerpir sans bruit
piauler en d'autres bras
grincer là sans un cri
le murmure de mon âme
consentant comprendra
qu'il n'y a plus de place
pour nous deux ici bas
Mais à m'en retourner
au présent contagieux
je n'ai battant en moi
que le sort de tes yeux
arpente mes baisers
tout au bord de tes lèvres
au long des cicatrices
scellées en d'autres terres
délivre moi doucement
l'élégance des mots
sans la vaine éloquence
sans le creux du propos
offre moi maintenant
des mots sans artifices
sans farce ni burlesque
sur scène comme en coulisse
embrasse moi encore
serre moi tant que perdure
l'orage d'un âge d'or
au long des commissures