A force
d'attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
quoi
déjà
j'ai oublié
à force
d'attendre,
le début
de
ce foutu poème
Un rire de gourde, ça désaltère et c'est déjà
bien.
A force
d'attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
attendre
quoi
déjà
j'ai oublié
à force
d'attendre,
le début
de
ce foutu poème
La pluie, après le beau temps.
Pourquoi la pluie,
Systématiquement.
Avec toi je me suis dit
que j'arrivais trop tôt
Et puis je me suis dit
que j'arrivais trop tard
Mais finalement personne
n'est jamais arrivé
à l'heure
Tu me parles ?
Laissons passer ce foutu hiver,
il n'atteindra pas autre chose
que le cours du temps,
et le passage du dehors
vers celui du dedans.
Pour le reste,
mon coeur est déjà pris
Où qu'erre l'air
quand j'y pense,
ça n'est pas tant un problème d'inspiration.
ça n'est jamais que l'expiration,
l'expiration qui n'a pas le temps de s'exprimer.
une seconde passe,
je viens de faire vingt fois le tour du monde de mon crâne
à la vitesse de l'impuissance.
Tout à l'heure en rentrant chez moi, j'ai conduit très vite
sur l'autoroute des pensées qui venaient,
insectes de nuit,
s'éclater consciencieusement aux vitres de mon cerveau.
Penser vite n'avançait à rien,
alors j'ai conduit plus lentement
pour mettre un peu la bride au flux zélé des mots
Ça n'a pas marché, bon mais, c'était plus prudent
d'un point de vue strictement routier.
dehors, il y a des petits bruits d'été,
des sifflets de cigales, des bruissements de criquets
(mais, ça n'est pas possible, et je me demande quel être les susurre)
il fait très doux; je le sais parce que je suis tiède,
surtout, mes orteils sont tièdes,
et ça c'est un signe qui ne trompe personne :
il fait plus de 20 degrés à près de 22 heures;
à dire vrai, j'aurais envie de déposer là ma gravité
à entendre ruminer loin le ressac de haute mer;
la douceur nocturne, ça fait chanter les oiseaux plus tard,
comme si pour eux le couvre-feu,
n'était qu'une simple question de température.
- même la nuit tombe plus lentement -
c'est comme se payer un ticket
pour le train fantôme
à ne pas même oser
entrouvrir les yeux
pour éviter d'avoir peur
alors qu'on savait bien
que c'était pour ça
qu'on montait dans le wagon
des soirées comme ça
je ne fais plus autre chose
que de fermer les yeux
je ne sais plus où trembler
des soirées comme ça