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Lilas Qui ?

  • : Lilas Kwine
  • : Un blog pour souffler à contretemps qui passe, rire un bon coup et en reprendre un verre, évacuer les larmes pour les éco-recycler, tout ça dans des histoires parce beaucoup de mots pour pas dire grand chose c'est toujours mieux que rien.
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Lilas Quoi?

  • Lilas Kwine
  • Lilas Kwine aime les mots. Alors elle en fait des histoires pour surfers de l'imaginaire, voltigeurs de ciels d'orages, voleurs de siestes, palmiers de campagnes, poissons panés de la dernière pluie, clowns tachycardes. Et puis qui veut après tout
  • Lilas Kwine aime les mots. Alors elle en fait des histoires pour surfers de l'imaginaire, voltigeurs de ciels d'orages, voleurs de siestes, palmiers de campagnes, poissons panés de la dernière pluie, clowns tachycardes. Et puis qui veut après tout

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Lilas Où?

Faites tourner Folks

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Un rire de gourde, ça désaltère et c'est déjà bien.

27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 14:18


J'ai les pieds nus qui dansent à l'aube cristalline
la langue claquant le "la" du quart d'heure mutin
J'ai les pieds qui dansent, mes orteils se joignent,
larguant voiles et amarres dans le petit matin   
                                            
J'épile à la hache les complexes aberrants
je les  relègue bravache au caniveau des tourments
Je lisse les aspérités rugueuses à la paille
larguées aux encombrants d'une journée sans faille

J'ai les pieds qui dansent, les jambes qui s'en mêlent
s'emmêlant, elles qui n'étaient que de plomb
alors soudain se sentent pousser des ailes
délestant l'asphalte de ce macadam moribond

Et je délègue du vide le lest un étage en dessous
peu importe s'il ne reste que trois francs six sous
puisqu'aujourd'hui j'ai la vie haut qui s'envole,
les pensées en liberté, la révolte à six coups

A l'océan des dérives, je pêche à la luciole
par légèreté je tangue sur ce canot
j'en fais au présent ma nouvelle ivresse
qui me tient lieu de fantasque ilot

J'ai la vie en fleurs dont j'éternue les pollens
pourvu qu'il contamine les faux sages abscons
qu'il explose des vrais cons la bulle mondaine
où étouffe le souffle du monoxyde de l'ego
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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 09:38



Putain y'a encore 10 mn si on m'avait dit ça.

D'ailleurs, 20 m en 10 mn c'est pas la gloriole mon pote.
J'aurais jamais cru que c'était aussi dur de marcher avec des talons. Je te jure à côté de ça, l'ascension du Mont-Blanc par la face Nord en claquettes c'est un échauffement de tafiole. Faut dire, sont gratinés comme la tartiflette d'un savoyard pur souche ceux là. Ils les ont bien choisi ces salopards. Tu peux les paumer dans une botte de foin version playmobil, t'es encore assuré que même la Gestapo avec une tripotée de Dob's elle les retrouve jamais.

J'y arriverai plus maintenant c'est sur.

Aie meeeeerde, ça y'est j'ai des cloques! J'ose pas regarder....
Sssss, ok, autant pour moi, c'est des bubons à ce stade.

Allez, on se relance, c'est pas une vulgaire paire de pompes qui va me faire perdre ma dignité. Et surtout une caisse de Puligny-Montrachet.
Penser à autre chose, penser à autre chose, penser à autre chose sinon c'est foutu.

Tu parles. J'ai les calcanéums cisaillés comme du charolais dans un hâchoir mal affuté.
J'imagine la scène d'ici hey:
The Butcher : " Et pour vous ma petite dame, ce sera quoi ? "
The Victim : " Une bonne livre de tendon d'achille sauce américain siouplait. A consommer sur place"
Ca y'est je délire, c'est la fin.
Tiens en parlant de surplace...

Je comprends pourquoi Usain Bolt il aurait ja-mais pu battre le record du monde sans l'aide de ses équipementiers. Fastoche de trotter à 37km/h avec des semelles plates. Mais ils ont jamais pensé chez Puma à se diversifier dans la pompe pour greluches?

Je le rattraperai plus ce vieux, c'est mort. Voyons voir, il est au moins à, hmmmn, un bon 10 m de moi et la fin du pont est à, ffffff, 30 m. je suis pas hyper doué en calculs mais faut pas être Hubert Reeves pour piger que j'y arriverai pas en prem's.

Et encore, si j'atteins le bout de ce foutu pont sans me payer une rupture des croisés.
Je jure devant Saint-Amour en Beaujolais que je m'inscris au marathon des Sables 2010 si c'est le cas.
Ouais nan.
J'arrête les paris débiles. Surtout après une descente de Caipi' sans rappel. Je suis encore en train de la remonter celle-là.

Sans compter que ça c'est rien à côté de l'eye-liner. Faudra que je pense à demander combien ils ont de blessées/jour à l'oeil aux urgences à cause de ces merdes. Je me demande si Gemey a déjà été mis en examen pour coups et blessures involontaires par perforation de la cornée au mascara.
N'empêche, j'ai constaté que j'avais un vrai problème d'indépendance niveau moteur. C'est dingue je suis incap' de fermer un oeil en même temps que la bouche. J'ai eu l'air aussi con qu'un poisson rouge en train de bruncher devant le miroir. Heureusement j'ai toujours des Béta-bloquants dans ma pharmacie.
Le gloss c'était un peu plus facile mais bon j'ai des lèvres pulpeuses.... Mais qu'est ce que je raconte moi!
Oublie pas que tu t'appelles Robert mon pote. Et que Julia c'est pas ton prénom. En tout cas, ils m'ont dégoté la jupe originale qu'elle portait dans Erin Brokowitch, obligé. C'est pas de la fringue de récup' avec des coutures qui résistent à une tension pareille.

Quel con, mais quel con: je leurs avais dit "Si Cameron Diaz est cap' de courir sur talons aiguilles en plein hiver malgré 10 cm de neige, y'a pas de raison, moi aussi je peux le faire!"

Demain je résilie ma carte UGC. Depuis que je vais 10 fois par semaine au cinéma, il m'est arrivé que des embrouilles.




* inspiré d'une photo de Née Bulleuse ( http://www.myspace.com/spicylencieuxse)

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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 20:35



Je contemple mon reflet dans le bleu miroir de l'eau.
C'est un samedi matin fripé.
A 30 ans, il est des jours où vous en paraissez 20. D'autres 40.
C'est un âge étrange qu'il convient d'apprivoiser un peu.
Surtout lorsqu'on pratique l'introspection de manière obsessionnelle.
A chacun sa façon de devenir l'esclave de ses propres démons.

Elle vient de partir.

J'entends le claquement de ses sandales s'éloigner dans la ruelle.
Juste avant elle a effleuré la commissure de mes lèvres en déposant doucement sur ma joue un baiser.
On ne m'avait jamais embrassé de façon si érotique.
Un instant j'ai failli la retenir par la taille.
J'ai senti son souffle parfumé m'inviter à en rester là.
Je songeais à ces dernières heures où tout avait semblé si simple.
La simplicité n'est pas précisément ce qui me caractérise le mieux.
Je passe une grande partie de mon temps à en perdre.
Examiner à la loupe les coutures de mes possibles choix.
Peser le contre, rejeter le pour.
Par trouille plus souvent que par pragmatique objectivité.
Dans ce cas par exemple.
Franchir la ligne qui ne nécessitait qu'une pichenette du doigt a pris des allures pitoyables de traversée de l'océan à la nage.
Avec pour seul compagnon de route, l'aileron du doute traçant ses cercles parfaits autour de moi.
Je pense trop avant d'agir.
Il y a longtemps, j'ai compris qu'on ne pouvait être perpétuellement dans le contrôle.
Maitriser le lâcher-prise me demande plus d'effort.
Je contemple chaque brisure qui me hante et je pense au no mad's land des regards qui déchantent.
Quelqu'un a dit: "Dans une société totalement saine, la folie est la seule liberté."
J'aime sa folie discrète qui contraste si fort avec l'idée que se font la plupart des gens de la liberté.
Lorsque je l'ai aperçu, j'ai eu la sensation pressante de devoir aspirer le nectar de la délivrance d'un trait pendant une courte saison.
Et cette incision lente et profonde dans mon plexus crispé.
Elle a décidé pour deux.
Avec la spontanéité légère qui la caractérise si bien, ses yeux souriants ont traversé mes hésitations sans équivoque.

Plus tard, j'observe le chargement entier de peaux rougies, tassées sur la dernière navette.
Le 17H20 bat pavillon arrière pour s'en retourner vers le continent.
Le ressac soudain agitant les flots, arrache à la mer un grondement sourd et régulier alors qu'on la réveille d'une sieste plane,
L'illusion du bonheur parfait n'a pas duré plus de 8 heures. Autant dire une éternité.
Le bleu turquoise croise le sombre nuit et le vert parsemé d'écume légère. La beauté de reflets nacrés sur l'eau translucide me renvoie à ma propre condition de passager en transit entre le rien et le rien.
Au cours de l'étape touristique en laquelle consiste la vie, j'apprends laborieusement à composer avec mes contradictions profondes labourées d'incertitudes. En espérant que le temps y sera clément.
Aujourd'hui, il a fait beau.
Je referme la fenêtre.
Je laisse en dehors le réel. Tous ces espaces clos à la cire des auto-censures.
Je rejoins mon alcôve spiritueuse.
Jusqu'à l'été prochain.

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 15:24


Je vais te dire, elle a son franc-parler et c'est ce qui te plaît. Mais ce dont tu parles, c'est pas du rentre dedans, non, ou une espèce de franchise frelâtée en guise d'excuse à l'énoncation de tes torts les plus remarquables.

Il y a comme un côté calme et posé, hyper naturel dans sa façon d'envoyer un sujet complètement ras des pâquerettes sur le tapis d'une minute blanche, genre que ce we il a fait méga beau et que c'était du bol parce que la plage sous la pluie c'est tout de suite moins sympa- y'a pas plus con franchement. De le rendre crédible et vivant. Juste digne de tes intérêts très sélectifs. La méteo tu te rends compte.
Et puis l'instant d'après, tu comprends pas ce qui t'arrives et t'as déjà déballé la moitié de vie.
Toi quoi.
Alors que jamais tu lâches prise comme ça.
Alors que toi, y faut un forfait minimum de vingts rencontres assorties d'un scann' détaillé à une forte sensibilité pressentie, une analyse en trois dimensions des coupes de la cervelle que tu peux bien avoir en face de toi et puis, après on sait pas, un instant de grâce pour emballer le cadeau d'un moment d'exception où ta prudence légendaire soit mise knock-out, au 21em round pour au moins quelques dizaines de secondes. Remarque, c'est aussi pour ça que des amis, t'en as pas beaucoup. Des vrais j'entends. Et ça te plaît bien d'ailleurs.

C'est déconcertant. La premiere seconde où tu l'as vu, t'as cru, tu ne sais pas...T'as pas l'habitude de penser quoi que ce soit sur les personnes que tu rencontres pour la première fois, de surcroît totalement par hasard. Mais là, oui. Pourtant t'aimes pas tellement les a-priori. Tu trouves ça réducteur pour une intelligence même rien que moyenne comme la tienne. T'as l'impression de trahir l'humanité, pas moins, si tu te mets à penser en croisant un tel ou un tel: "Fouya, il a pas l'air bien vif...". Pourtant faut avouer des fois c'est tentant. Rien à voir avec le fait de traiter de gros connard un gars qui te fait une queue de poisson en bagnole tunée. C'est pas le tuning qui le rend gros connard si vous suivez. Hors contexte on sait jamais. Tu dis que t'aimes bien donner une chance à la chance. Comme là, justement. C'est incroyable. Tu la vois débarquer et y'a un truc vicelard qui s'imprime dans tes pensées, genre juste un mot, mais quand même... (-indolente-). Franchement d'où ça te sort. C'est comme une ardoise magique à l'envers. Le truc se calque vvvouffff, et s'efface en pluies de paillettes noires.

Tu reprends tes esprits. Elle te parle sans sommation comme la pluie se met à tomber alors que l'instant d'avant on est tous à la cool, tee-shirt tongues, ouais l'été quoi, pas un instant à s'imaginer qu'on aurait du prévoir et puis, on se retrouve à humer l'air du temps à travers les gouttes fines qui drapent l'atmosphère et font chuter la température du bitûme de 20 degrés et c'est tout le macadam qui s'enfume comme un pompier au turbin.

D'habitude ça t'énerve. Mais là, c'est bien la première fois que tenir une conversation avec quelqu'un dégage une espèce de sensualité paisible. C'est comme un parfum d'ambiance la conversation avec une inconnue. Faut doser subtil. Sinon, ça vire très vite aux fragances artificielles des désodorisants pour chiottes et on se ronge les ongles jusqu'au sang pour se dégager d'une suite de mots chimiques et retrouver le hamac peinard de ses pensées solitaires.

Elle démarre au quart de tour sur n'importe quel sujet. Et puis des fois un silence s'installe. Elle ne cherche pas à le meubler et ça te déroute. T'es fascinée mais tu le sais pas encore.
En une heure de temps, vous avez parlé de tout, du mariage de sa soeur, de votre non-rapport à Dieu, des enfants, du couple, de la météo, de cinéma, du chien là-bas et de son chien à elle et est ce que vous avez des frères et soeur vous. Elle te vouvoie et ça dessine un charme encore plus prononcé à la conversation.

T'es en déroute totale. T'es pas du genre à te laisser embarquer. Toi t'es celle qui écoute d'habitude.Celle à qui on se raconte. Qui rebondit aisément sur les questions en te pavanant dans les reformulations en souplesse. Tu fais jamais semblant. Oh allez un peu quand même sois honnête. C'est vrai que t'arrives facilement à donner le changer en naviguant dans le ciel de tes rêveries tandis que l'autre croit fermement que t'es passionnée par sa dernière histoire de feuille d'impôt.
D'habitude ce sont les gestes qui te subjuguent, les regards qui arrêtent le défilement des minutes acides en train de te bouffer le cerveau. Ce que tu ne peux pas deviner rapidement, tu l'élimines ipso-facto de l'équation de ton esprit. Tu ne détestes rien plus que la prévisibilité. Rien plus qu'un pauv' résidu de copier-coller de jolies phrases surrannées dans un désir de socialisation forcenée.

Va savoir comment on en est arrivé là, elle te demande si t'aurais aimé être psy. T'as bien envie de lui renvoyer la politesse. Elle a le chic pour arriver à ses fins sans en laisser rien paraître. Elle sait des choses de toi que t'as mis des années à avouer à d'autres, bribes par bribes.

Elle est de ces rares êtres qui te donnent l'impression de les connaître depuis des années tout en conservant un mystère insondable au fond des yeux. Et ça génère un aura pas croyable dans la bulle de votre échange. Même c'est fou, t'as envie de la serrer dans tes bras avant de passer ton chemin. Comme pour lui faire sentir tes mercis du fond du mésentère pour ce cadeau incroyable parce que si tu les exprimes ça va tout foutre en l'air.
Enfin selon ta mythologie très personnelle.
Et pourtant, t'es perturbée pas qu'un peu. T'as pas l'impression qu'un semblant d'amitié soit en train de naître et tu oscilles entre le fait de désirer ça et celui d'accorder son hommage silencieux à la simple magie d'une rencontre sincère...

Ca reste juste une rencontre tout ce qu'il y a de plus beau. Un banc, deux personnes, trois fois rien, totale, tu es récompensée au centuple de ta décision de t'arrêter là pour refaire un lacet.
Et toi t'as plus envie de partir  au fond. Jamais. Parce que c'est que ça que tu recherches dans la vie. Et que quand tu as ça, t'as plus besoin de dormir, t'as plus envie de manger, tu ressens plus l'envie de noyer les trois quarts de tes congénères dans la rivière et la bile acide qui réside dans tes idées noires s'arrête de couler comme par enchantement.
T'es heureuse c'est tout, voilà. C'est pas compliqué pourtant.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 12:05



Là. Elle y est à nouveau. Les mêmes pas au même rythme.
Comme un stacatto mouvant, sa ballade la ramène dans cette rue où elle a vécu quatre années durant. Dix de plus et rien n'a tellement changé par ici. Elle le sait, elle non plus ne fait pas exception. Elle croise des visages si familiers qu'il lui semble avoir toujours partagé le quotidien de ces gens dont elle ne connait pas le prénom.

La vie de quartier. L'anonymat des grandes villes ne suffit pas à achever son caractère desuet, essentiel. On apprend à se reconnaitre à force. On se salue, qui d'un hochement de tête timide, qui d'une chaleureuse rangée de dents soudain brillantes, comme découvertes à la faveur de joues rougies par le froid.
Connivence de quartiers. Au fond, cela ne fait que renforcer le sentiment de solitude qui l'anime et grandit, inversement proportionnel à ce dimanche qui décline.

Le dimanche.

La cicatrice persistante d'une sensation de vacuité latente. Tenace comme les tâches d'humidité étalées sur de vieux murs. Dimanche pense t-elle, est à la semaine ce que décembre est à l'année. Il vous rappelle où vous êtes, ce que vous avez réalisé, ce que vous n'avez toujours pas osé faire, il vous révèle dans sa crudité la plus impudique, qui vous êtes réellement, votre existence remplie de vides, gonflée de factices occupations, qui donnent forme et font de vous l'intégré désintégré intégral.

Nous sommes comme ces sacs bons marchés. Ectoplasmes de pacotille bourrés de vieux journaux, vomissant le papier mâché lorsqu'on les ouvre...

A remonter le long de cette rue Lilloise, sale et désoeuvrée de fin de marché, elle remonte le cours de sa vie. Dix ans plus tôt elle se souvient, le goût amer dans la bouche avait exactement la même saveur. Déjà perdue. Pas encore retrouvée.

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 09:32



Silences, rien que silences
diagonale des regards
souffles inconstants...

Laissée là en bas
la trace d'un détour
sur la pointe des pieds
avancer jusqu'à toi
ramper même
s'il fallait vraiment
engager le premier
et le dernier pas
pour ce que ça vaut

Ceindre mes empreintes
d'une parenthèse pudique
troublante comme
ton sourire hésitant
ta taille fine bientôt
entre mes doigts roulant
cheveux au vent
tous ces chemins
entre deux arpentés

Regards, rien que regards
diagonale des silences
en aparté d'une certaine absente

Recouvertes les heures de la nuit
du voile de l'étrange sentiment
jusqu'à la tiède matinale
n'appartenir qu'à soi
atténuer les fraîcheurs
plafond bas des réalités
à l'aubade d'un émoi
à l'abandon des étreintes
d'une jeune éternité
n'exister que le temps

le désir palpitant
le désir palpitant
le désir palpitant

Et mon corps ancré là
alors avance, avance
déshabille moi
ôte moi
lentement, lentement
la dernière dérobade
doucement, comme ça...

Frôlements, rien que frôlements
verticale des vertiges
les regards gémissants

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 08:57


Claquement de portière. Un pied puis l'autre.
Le crissement des graviers sous mes baskets.
Je traverse la D 34.
Plus un quidam à l'ex-place des campings cars fantômes.
Les touristes sont repartis hanter St Malo.
Du bout de la langue je goûte ce salpicon odorifère.
Pins parasols, grands conifères ont abandonné la place;
ce ne sont plus qu'ajoncs, bruyères, ronces, fougères "grand aigle".
Tant d'autres encore dont les molécules s'émancipent à l'air,
comme on regagne le bref espoir en un instant de grâce.
Senteurs volages, c'est toute la flôre que la lande essaime,
en suspends leur vol sur ces ares de terres d'Armor.
Et moi, moi je n'aspirais qu'à l'abandon...

Mille fragrances de sentiers aux ombres maladroites, s'empare de mes sens l'essence de ce Cap.
A bout de souffle, à flancs de falaises, crayés du beau granit rose, de quelques traits de lasures, un blush de poudre blanche.
En somme, la séduction parfaite.
Soudain j'ai grimpé plus vite, plus fort au sommet j'ai grimpé.
La route était libre.
Ne restait plus que le rhum depuis la disparition de toutes voiles au loin vers les grands creux.
Et le vent, absent de ce ciel d'avril en feu.

Egards gris hagards à l'univers des cieux, à l'horizon offert mon pasodoble aimant.
Pas de deux, j'ai frôlé, tangué, dansé sur les arêtes,
effleuré la pointe du bleu, équilibriste instant,
du bout de la chance, effrité l'indigo, au fil des bords tangeants.
La vie me rattrape dès qu'elle sent que je penche.
Combien de survivants à ces pentes érodées, par des années lumières de tant d'illusions?
Et moi, c'est ici que je me dérobais à la peine de ces désillusions

Paradis clairs en dedans, obscurité collective.
J'ai pris de la distance, observé les foules d'en haut.
J'ai pris l'azur en pleine face, saisi à la gorge toutes ces démesures.
C'est en prenant un peu de recul qu'on s'aperçoit à quel point les choses sont ridicules...

Vaseuse constriction d'une gorge oubliée.
Menée par l'étoile funambule, libre enfin, pieds nus dans l'arc en ciel moelleux.
En vie là-bas au bout du Cap Fréhel, tout droit levée au bout du Cap Fréhel.
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 18:44




- Bien! Alors, qu'est ce qu'on a ici?

- Femme, type eurasien, approximativement 36 ans, pétrifiée brusquement alors qu'elle prenait une photo dans la cité de Deicterion à Samos. On l'a récupéré inanimée à côté de son Nikon. Vient d'être rapatriée via Athènes.


- Hmmm, encore cette saloperie de Méduse. J'avais pourtant fait prévenir les autorités sanitaires...C'est le 5em en 1 mois! C'est quand même pas croyable. Vous avez fait un ECG au moins? Parce que là je veux pas être négatif mais à travers tout ce bordel...


- Oui Docteur, on a un rythme sinusal, faiblement perceptible à travers la roche, mais présent.


- Et vous avez récupéré le Nikon?


- Pardon Docteur?


- Non, rien. Ok, on attaque les enfants. Burin de 12!


- Burin de 12 Docteur.

- Dites je serais pas contre un peu de musique, c'est d'un morose l'ambiance dans le coin. Dieu que je déteste les mois d'août.
Et évitez moi le coup du Dolly Parton, Mireille. La dernière fois j'ai failli commander un bourbon on the rocks à la place du clampe. Ca fait désordre. Manquerait plus qu'on se mette tous à danser le Madison dans la foulée...Je me demande comment vous faites pour ne pas vous vautrer au bloc avec des 'Tiags au passage. Enfin moi notez, tant que vous restez efficace, je m'en fous.
Tenez, passez plutôt le CD là-bas, et envoyez la sauce.

- "Touch me" Docteur?

- Exactly Mireille, exactly. Bon, papier ponce.

- Papier ponce Doc!

- Ah! Voyez ce que je veux dire ma petite Mireille: vous me refaites le coup du Doc', j'ai horreur de ça. Mais bon sang, il existe autre chose que les westerns spaghettis dans la vie!

- Y'a les westerns rigate Docteur.... ?

- (...) Mais d'où il sort ce guignol?

- Euh c'est le nouvel interne Doc'--teur.

- Je vois. Bon, Machin, soit t'es Rital et je passe. Sinon la prochaine fois que t'essaieras de faire de l'humour, oublie pas de charger les palettes à 200, j'ai failli faire un arrêt tellement c'était drôle.

- C'est vrai Docteur?

- Non, là c'est de l'humour, et toi tu vires de mon bloc. Ah meeeeerde, j'ai pété l'arête nasale! C'est mon point faible, je le sais pourtant!

- Notez ça lui donne un côté Sphynx, comme ça on reste dans le thème...

- Tu vois Machin? C'est pour ça que Mireille elle bosse avec moi depuis 15 ans. Allez dégage maintenant.
Bon, Patafix. On va sauver ce nez Mireille, je vous jure qu'on va le sauver.

- C'est pas grave docteur, vous en avez déjà récupéré de plus critiques. Souvenez vous ce jeune chanteur qui dansait si bien aussi. Ahh, comment s'appelait-il déjà?

- Michel quelque chose. C'est vrai Mireille. Vous avez confiance en moi et ça me plaît.

- Oui Doc'..

- Allez Mireille, après 15 ans d'une parfaite collaboration, vous pouvez bien m'appeler Persée...

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 12:27



Pause au portail, en bas de chez toi.

Ne plus chercher d'explications futiles pour apaiser le doute hostile.
Cesser de creuser la terre des remords à la force des regrets.
Déterrer les détails sordides d'un passé inexistant; et puis quoi encore?
Reculer, un argument qui ne tient pas la route. Question d'honnêteté envers soi.
Balayé par la tempête, le côté fragile.
Cette envie persistante qui martèle les tempes.
Chercher vaguement une raison d'en rester là.
Ne pas y croire suffisamment. Fallait s'y attendre.
Rigoler du bout des lèvres.
Pas vraiment une lutte à la régulière.
Rien qui n'adhère suffisamment aux conclusions d'une certaine façon d'être
Ressentir, exister, aimer, jouir, partager, transpirer, crier, vivre, mourir.
Chaud-froid. Brasier.
Culpabilité en post-it de pacotille qui se décolle tranquille du mur de l'attente.

Encore une minute juste pour voir si...

La fraicheur du soulagement à l'ombre d'une hésitation, même pas.
Que dalle à l'horizon. Arrêter de se foutre de sa propre gueule.
Lever le bras. Temps mort.
Rien de complexe. Deux solutions.
Une seule valable là maintenant.
Pas vraiment de désespoir. Plus assez à boire.
Un peu trop déroutée pour saisir la certitude aveuglante.
Y voir plus clair au travers d'une absence mais l'espace de deux secondes.
Droite, gauche, piétiner.
Comprendre enfin qu'il ne reste rien.
Rien d'autre à faire dans cette affaire.

Sonner.

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 08:01


Ca se passe un mardi soir au froid mordant;
autour de moi la neige fait valser ses tornades blanches au rythme de decembre, ses flocons bleus pâles et glacés comme des cadavres sans maquillage pour nous cacher leur sombre réalité;

Depuis un bon moment déjà je ne sens plus mes doigts, quant à mes pieds il faut vous dire que mes panars sont aussi gelés qu'une cargaison de chez Picard.
C'est le bon moment pour aller se chauffer les orteils, ainsi que l'âme c'est décidé car ce soir je la sens blessée, mal à l'aise, comme bloquée là avec ma peine au fond de la gorge dans un espace de deux cm carré, beaucoup trop confinée pour elle

Aussi je songe à m'arrêter pour bavarder un peu et diluer tous ces états crispants, alléger ces angoisses qui m'empêchent de respirer ce sombre mardi soir où elle a foutu le camp.
Je m'arrête donc chez Bernard, l'ami de toutes mes solitudes, mon amère caractère et mes incertitudes.

Bernard, je fais les présentations, c'est celui des Pompes funèbres, le magasin d'en face, pas loin de la boutique de fleurs de la rue Vaugirard, à deux orteils de mon ancienne école primaire;
j'entre comme un soufffle éteint dans l'air chaud et marbré du spécialiste immobilier de vos dernières demeures: "salut Bernie mon frère" je lui lance, "comment vont les affaires ?"

Bernard il est pas que croque-mort, il est aussi grand philosophe avec d'ailleurs beaucoup d'humour;
Normal, à ne cotoyer que des morts, qui vous écoutent religieusement, et n'opposent à vos reflexions qu'un grand vide consentant ;
c'est pourquoi il répond "moi la crise je connais que celle des clients..."

Je dis à Bernard: "ce soir j'ai des questions existentielles plein la tête, j'ai besoin d'évacuer et d'un instant de vrai repos; si tu prends le temps de m'écouter, je te promets une petite bière".
je vous vois venir, je peux l'admettre, c'est pas glorieux à présent que vous connaissez son métier mais c'est une vieille blague entre nous, une très vieille blague ornée de toiles et de poussières qui a scellée notre amitié dans le cercueil de nos tourments, le jour où je l'ai rencontré.

Bernard était installé au comptoir d'un vieux zinc là bas juste au coin de la rue Vaugirard;
droit comme la mort, quelques lueurs mouillées dans le regard trahissaient cependant une lassitude de celle qui ne cherche plus de sollicitudes;
Je m'avançais pour sa commande, ah mais je vous ai pas dit, barman c'est ma profession, garçon ou serveur, c'est selon et puis parfois je fais psy de comptoir pour ceux qui n'ont que leurs douleurs comme seul moyen de paiement.

"Qu'est ce que ce sera" je demande au grand échalas perché sur le bar, "une bière" il dit, "une bière".
Je réponds tout de go, "c'est un peu tôt vous ne trouvez pas, pour s'enfermer entre quatre planches, vous préférez pas un petit canon, c'est ma tournée, je connais rien de mieux pour pas se laisser abattre".

Lentement, Bernard a levé vers moi ses yeux humides mais un plissement aux coin des yeux a trahi la fin de ses états malheureux; il a ri aux éclats comme pour la première fois depuis des années;

Bernard et moi on a scellé notre amitié dans le cerceuil de nos tourments, le jour où je l'ai rencontré.


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